Freelance : Commencer dans les meilleures conditions

Freelance : Commencer dans les meilleures conditions

Quand j’ai dû passer freelance par nécessité (à cause de mon titre de séjour), j’étais terrifiée. Je m’imaginais noyée sous la paperasse, poursuivie par l’URSSAF et sans aucun client.

La réalité ? C’est beaucoup plus simple qu’on ne le croit.

Si tu rêves de liberté mais que tu ne sais pas par où commencer, respire un grand coup. Voici la feuille de route exacte que j’aurais aimé avoir pour devenir freelance sans diplôme spécifique en gestion (je suis Product Owner, pas comptable !).

En France, on a la chance d’avoir le statut de Micro-Entreprise (ou Auto-Entrepreneur). C’est gratuit et ça se fait en ligne.

  1. L’inscription : Depuis 2023, la création se fait obligatoirement sur le site de l’INPI (le Guichet Unique). C’est là que tu déclares ton activité. Une fois validé, tu basculeras sur le site de l’URSSAF pour la gestion au quotidien.
  2. L’ACRE (Le Bonus de charges) : N’oublie surtout pas de vérifier ton éligibilité à l’ACRE (souvent automatique). C’est une auto entrepreneur aide création qui te permet de payer -50% de charges sociales la première année. C’est énorme pour ta trésorerie !
  3. L’ARCE (Le Bonus Chômage) : Si tu touches le chômage (après une rupture conventionnelle ou une fin de contrat), tu as un choix royal. Soit tu maintiens tes allocations mensuelles (ARE) pour compléter tes revenus, soit tu demandes l’ARCE. C’est un versement de 60% de tous tes droits restants en capital (en deux fois). C’est le jackpot pour acheter ton matériel sans toucher à ton épargne !
  4. La Prime d’Activité (Le complément de revenus) : On l’oublie souvent, mais les freelances y ont droit aussi ! Si tes revenus sont modestes au démarrage, la CAF peut te verser un complément chaque mois (calculé sur ton Chiffre d’Affaires trimestriel). N’hésite pas à faire une simulation sur le site de la CAF, c’est de l’argent qui t’appartient.

👉 Astuce : Ne t’angoisse pas avec le choix du code APE, l’INSEE le choisira pour toi selon ton activité.

L’erreur du débutant, c’est de tout mélanger sur son compte perso. C’est l’enfer pour faire ses comptes à la fin du mois.

Il te faut un compte dédié. Mais pas besoin de payer 20€/mois dans une banque classique.

Ma solution (100% Gratuite) : J’utilise Indy. À la base, c’est un logiciel de compta, mais ils offrent maintenant un Compte Pro Gratuit avec une carte Mastercard et un IBAN français.

  • Je reçois mes paiements clients dessus.
  • Je paie mes logiciels et mon matériel avec.
  • C’est propre, net et ça coûte 0€.

👉 OUVRIR TON COMPTE INDY GRATUIT ICI

(Note : Si tu cherches une expérience bancaire plus complète, Boursorama Business et N26 Business sont aussi d’excellentes alternatives que je recommande pour leurs fluidités).

Pas question de faire tes factures sur Word. C’est moche, tu risques de faire des erreurs légales, et c’est une galère à suivre.

Pour ma facturation auto entrepreneur logiciel gratuit, j’utilise encore Indy.

  • Je crée mon devis en 3 clics (il est beau et aux normes).
  • Le client le signe en ligne.
  • Je le transforme en facture.
  • Je suis payée.

C’est simple, et ça donne une image très professionnelle dès le premier jour.

On entend souvent : « Spécialise-toi ! Ne fais qu’une seule chose ! ». Personnellement, j’ai fait tout l’inverse pour démarrer vite.

  1. Le Réseau (La mine d’or) : Ne cherche pas loin. Mon tout premier client, c’était mon ancienne entreprise (là où j’avais fait mon alternance puis mon CDI). Ils me connaissaient, ils avaient confiance. Quand ils ont eu besoin d’un coup de main, j’étais là.
    Conseil : Pars en bons termes avec tes ex-employeurs, ce sont tes meilleurs prospects.
  2. La Polyvalence Tactique : Je n’ai pas joué la diva. J’avais besoin de missions, alors j’ai rentabilisé tout ce que j’avais appris à l’université.
    • Je suis Product Owner ? Je prends des missions PO.
    • Il y a un besoin en UX Design ? Je prends.
    • De la Gestion de Projet ? Je prends.
    • Et quand c’était calme ? Je n’hésitais pas à faire du montage vidéo ou de la traduction.
    • Ma règle : Tant que ça rentre dans mes compétences, je fonce. Ça permet de remplir le frigo et de ne jamais s’ennuyer.
  3. Les Plateformes : Crée un profil sur Malt ou ComeUp en mettant en avant cette polyvalence au début. Ça rassure les petits clients qui cherchent quelqu’un de débrouillard, et bien sûr avoir un profil propre et travaillé sur LinkedIn

Là aussi, on te dira de viser très haut tout de suite. Ma réalité a été plus pragmatique. Il y a trois façons de facturer, et tu dois choisir celle qui te convient.

Option A : Le TJM (Temps passé)

C’est la méthode classique (surtout en Tech/Chef de projet).

  • Ma stratégie : Je n’ai pas fixé le tarif le plus haut du marché dès le jour 1. J’ai fixé un prix « juste ». Suffisant pour bien vivre (mieux qu’en CDI !), mais assez attractif pour décrocher mes premières missions rapidement.
  • L’objectif : Entrer chez le client, faire ses preuves, devenir indispensable… et augmenter ses tarifs ensuite.

Option B : Le Forfait (Idéal pour débuter en parallèle)

C’est l’astuce ultime si tu as encore un autre travail ou si tu veux gérer ton temps librement. Au lieu de vendre tes heures, tu vends un résultat.

  • L’exemple : « Je vous fais votre site vitrine clé en main pour 2000€, livré dans 1 mois ».
  • L’avantage : Tu travailles à ton rythme (soir/weekend), sans pointer tes heures. Le client est rassuré car le prix est fixe.

Option C : L’Abonnement (La sécurité)

C’est le Graal du freelance. Tu proposes un service récurrent.

  • L’exemple : « Je gère la maintenance de votre site + 1 article de blog par mois pour 500€/mois ».
  • L’avantage : Si tu as 4 clients comme ça, tu as 2000€ assurés qui tombent tous les mois. C’est la sécurité du CDI avec la liberté du freelance.

Tu vas passer beaucoup de temps à ton bureau. Investir dans ton confort, c’est investir dans ta santé. Voici mes indispensables pour tenir la distance sans avoir mal au dos :

En quittant le salariat, tu perds ta couverture cocon. Il faut la reconstruire.

  • La Mutuelle : C’est obligatoire si tu veux être remboursé de tes frais de santé. Regarde du côté d’Alan ou Wemind, ils sont spécialisés pour les freelances.
  • La RC Pro (Assurance) : Elle n’est pas toujours obligatoire, mais vivement conseillée. Si tu effaces la base de données de ton client par erreur ou si tu renverses ton café sur son ordinateur, c’est elle qui paie les dégâts. Pour environ 20€/mois (chez Orus par exemple), tu dors tranquille.

C’est l’erreur qui tue les nouveaux freelances : travailler gratuitement en espérant être payé « à la fin ». Pour éviter les impayés, applique cette règle stricte :

Pas d’acompte = Pas de travail.

Demande toujours 30% ou 50% de la somme à la signature du devis, avant même de commencer. Un client sérieux ne refusera jamais. Celui qui refuse est un client à fuir.

On attend souvent d’être « prêt » ou d’être « l’expert ultime » pour se lancer. Spoiler : on n’est jamais prêt.

Pour moi, cette méthode « Couteau Suisse » est celle qui a le mieux marché. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas encore l’expérience pour prétendre à un TJM de 700€ par jour, ni une visibilité énorme sur LinkedIn pour attirer les clients par magie. Il faut savoir s’adapter à sa propre situation et ne pas copier aveuglément les autres.

Le statut auto-entrepreneur est flexible. Tu peux le créer, ne faire aucun chiffre d’affaires pendant 6 mois, ça ne te coûte rien (0€ de CA = 0€ de charges).

Un dernier conseil vital avant de sauter le pas : sécurise tes arrières. Avant de me lancer, j’avais mis de côté une épargne de sécurité pour voir venir. C’est ce matelas qui te permet de dormir la nuit quand les clients tardent à payer.

Alors, qu’est-ce que tu risques ? Sécurise ton administratif en choisissant les bons outils, rappelle tes anciens contacts, et lance-toi !